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Un matin d'été ;
Là où tout s'éclôt et tout s'oublie
- En chantant.
L'homme au regard de miel,
Disposé,
Amoché par la pluie et le vent,
Rencontre la femme taciturne
- Une brise légère sur ce plateau
Leur union ?
Bleue
Rouge
- MAUVE
Une force s'en dégage,
Telle une brindille emportée par le vent ;
Rien ne semble les arrêter
Où vont-ils ?
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Des nuits.
Une poignée, pour tout dire.
Un adjectif ? Une métaphore ?
BELLES, comme un parfum d'automne
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Un homme,
Une femme :
Deux feuilles d'or.
La lune reflétait leur éclats lumineux.
L'homme était un dauphin,
Fidèle destrier des eaux tumultueuses.
La femme était une LIONNE
L'homme est tendre
Son être est en stéatite.
Bravé
Les chemins de l'océan,
Les tempêtes d'hommes-néants
Connu
Le monde des mille usures ;
De sa force naquit l'aube régnante.
Quand je vois ce dauphin,
Je me dis qu'il était beau,
Je me dis qu'il était grand.
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Sur la lionne,
Une bouteille de rhum
Au sommet de son crâne.
La femme aux pattes de velours
Aux griffes d'acier
Ne sait que faire.
Son père était un dragon ;
Et elle n'avait que ses yeux pour pleurer
Des yeux rouges sang,
Flamboyant dans la nuit.
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Le dauphin les vit,
Une nuit.
Il y a bien longtemps
C'est ainsi qu'il ne sombra pas sous la houle et qu'il ne s'échoua pas sur les récifs.
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Des jours passaient.
Leur union était forte, mais les âmes tranchaient pour que rien ne se produise.
Mais quelque chose sortait de cette femme au regard de feu ;
Une plaie à l'abdomen,
- Béante comme l'univers.
Une plaie au cœur,
- Comme un noyau d'abricot ;
Des êtres de feu, de lumière et d'eau en sortait
Des fleurs aussi sur son chemin
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Un jour passe.
Le dauphin suivit les fleurs pour retrouver la belle ;
Elle pleurait, là, assise sur un banc.
L'homme l'embrasse puis lui parle des maux de l'arbre.
Le ginkgo qu'il avait planté il y a quelques années était malade.
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Déclic - illumination
L'homme court
Court
COURT
Jusqu'à l'arbre et se met à le replanter dans une terre saine,
L'arrose puis y verse une goutte de son sang.
Soudain le vent commence à souffler
Fort
Très fort
- L'orage se prépare.
Il court
COURT
Jusqu'à sa bien-aimée :
Des fleurs et des êtres de feu, d'eau et de lumière se dessinent dans le ciel,
Jusqu'à arriver à un point fulminant
Un point hors de l'espace-temps
*

*
Il voit la femme.
VITE
Plus rien à perdre.
Il nage tel un dauphin,
Court comme un guépard
Galope comme un cheval
- L'orage passe.
Il arrive près d'elle.
Elle rit.
Elle est guérie !
Toutes les fleurs et les êtres d'eau, de lumière et de feu sont de retour en elle.
La bouteille était tombée pendant l'orage.
- Elle est libre.
Ses yeux rougeoyaient dans l'aube.
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La nuit tombe.
Ils s'aimèrent et de leur union naquit le changement.
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Des jours passèrent,
Tous beaux
Dans l'éternité.
Des ailes poussèrent dans le dos de la femme.
Elle et son aimé s'envolèrent.
Une saison était passée.
La femme guidait de ses yeux de feu les bateaux perdus pour les sauver du naufrage.
Lui parlait aux foules.
Une révolution approchait.
La femme transformait les hommes en aigle.
L'homme transformait les femmes en créatures célestes.
Ensemble, ils créèrent l'Union Parallèle,
Et construisirent une Nouvelle Marche vers ...